Val-d’Oise. Bezons. Atos : la Cgt interpelle la direction après plusieurs décès

La Cgt s’interroge sur l’influence de « rayonnements électromagnétiques ». Atos certifie que le site de Bezons présente des valeurs en deçà de celles préconisées.

Ces collègues étaient exposés dans des environnements suspects de rayonnements électromagnétiques

 

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Le siège social d’Atos à Bezons. Immeuble River Ouest, sur les bords de Seine du Val d’Oise.

Trois collègues de bureau récemment décédés des suites d’une tumeur au cerveau, sur le site Atos de Bezons (Val-d’Oise), voilà qui inquiète la Cgt, qui évoque ce dossier dans une lettre interne.

« Ces collègues étaient exposés dans des environnements suspects de rayonnements électromagnétiques », souligne la Cgt.

Atos, dont le siège est à Bezons dans la zone d’activités près du pont, est leader européen dans le domaine du cloud, de la cybersécurité et du supercalcul. Cotée au Cac 40, elle emploie 110 000 personnes dans 73 pays et réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 11 milliards d’euros.

Selon la Cgt, c’est au début de l’année 2019 que le Chsct (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a eu connaissance que trois salariés d’Atos présentaient la même pathologie « grave », un gliome du cerveau, autrement dit une tumeur.

La direction aurait « minimisé, puis refusé » une enquête sur l’incidence des ondes électromagnétiques

Le Chsct demande alors une enquête sur l’incidence des ondes électromagnétiques.

Selon la Cgt, la direction aurait « minimisé, puis refusé » cette demande du Chsct.

Toujours selon la Cgt, la Justice aurait été saisie, et elle aurait donné raison aux élus Chsct en novembre 2019.

« La crise sanitaire a repoussé l’enquête », affirme la Cgt, et entre-temps, les salariés malades sont décédés.

Une raison supplémentaire pour le syndicat pour qu’une enquête « poussée, transparente », soit menée.
Selon Atos, des résultats conformes aux seuils légaux

La direction oppose une autre version à ce qu’il s’est passé ces deux dernières années.

« Il n’y a pas de cas de cancer du cerveau chez des salariés d’Atos à Bezons. Deux cas de cancers du cerveau chez des salariés de Worldline (Ndlr, cette société de services est indépendante depuis 2019, mais son siège est toujours dans les locaux d’Atos, au 80, quai Voltaire) ont été signalés en décembre 2018 et confirmés en janvier 2019 par le médecin du travail du site. Ces deux personnes sont malheureusement décédées. [Il est à noter que l’une des deux a passé seulement vingt mois sur le site de Bezons]. Worldline ne faisant plus partie d’Atos depuis mai 2019, nous n’avons pas d’informations supplémentaires sur les deux cas évoqués ci-dessus. »

Sur le fond, Atos précise avoir commandité et fait effectuer du 23 au 26 avril 2019 sa « campagne réglementaire » de mesure des champs électromagnétiques, avec le bureau Véritas.

La direction a refusé des expertises complémentaire demandées par le CHSCT

« Les résultats sont conformes aux règles mentionnées dans le Code du travail et aux seuils fixés par l’État français et ont été présentés le 7 juin lors d’une réunion à laquelle ont été conviés tous les Chsct du site de Bezons ».

Selon la direction, le Chsct a toutefois demandé des expertises complémentaires, que la direction a refusé car « les experts retenus par le Chsct n’étaient pas agréés Cofrac (…) La direction a néanmoins proposé une seconde série de mesures par le cabinet Exem, lui accrédité Cofrac, et ayant par ailleurs été choisi en concertation avec l’Iprp (intervenant en prévention des risques professionnels de Bezons). Le cabinet Exem a confirmé les premières mesures du cabinet Véritas (…) Ces résultats ont de nouveau été présentés au Chsct de Bezons en décembre 2019. À Bezons, le sujet champs électromagnétiques est suivi par l’équipe de gestion du site, l’Iprp et les représentants du personnel. »

Sept autres cas de cancer du cerveau sur le site des Clayes-sous-Bois (Yvelines)

Sept cas avérés de cancer du cerveau touchant des salariés et ex-salariés. Six d’entre eux sont désormais malheureusement décédés

Concernant neuf autres salariés d’Atos, qui selon la Cgt ont été atteints par un gliome, sur le site des Clayes-sous-Bois (Yvelines), la direction reconnaît « sept cas avérés de cancer du cerveau touchant des salariés et ex-salariés. Six d’entre eux sont désormais malheureusement décédés ».

Selon Atos, le seul facteur de risque avéré de ces tumeurs cérébrales chez l’adulte est l’exposition externe à de fortes doses de rayonnements ionisants. Or, affirme l’entreprise, « les rayonnements potentiellement présents sur les sites d’Atos sont de type non ionisant et conformes aux seuils fixés par l’État français ».

Lire la suite sur La Gazette :

https://actu.fr/ile-de-france/bezons_95063/val-d-oise-bezons-atos-la-cgt-interpelle-la-direction-apres-plusieurs-deces_37306866.html

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